Ferrant Amandine

Ethique et personnes âgées

  • du 23/06/2017
  • au 23/06/2017
Description

Pourquoi proposer un congrès sur l’éthique en gériatrie ?
Le questionnement éthique est indissociable de la pratique gériatrique pour tous les professionnels qui interviennent auprès des personnes âgées. Comment « faire pour bien faire » dans le respect des personnes en tenant compte des contraintes et des obligations propres à chaque situation. Tous les professionnels sont concernés car l’éthique va confronter les décisions à prendre au moment où elles doivent être prises avec les valeurs auxquelles se réfèrent les membres d’une équipe qui partage une même responsabilité vis-à-vis du patient comme le rappelle le Professeur René SCHAERRER.
La fragilité qui se caractérise par une baisse des capacités de réserve et d’adaptation, est fréquente chez les personnes âgées. De là, naît leur vulnérabilité et de la vulnérabilité naissent de très nombreuses questions éthiques face aux interventions ou au contraire, aux non interventions des professionnels. La vulnérabilité conduit naturellement au désir éthique de protéger ces personnes âgées mais on glisse très facilement de la protection à l’interdiction ou à l’obligation. « Pour le bien du vieux » familles ou professionnels décident à sa place ce qui est bon pour lui. Peut-on contraindre aux soins, comment respecter les principes de dignité ? d’autonomie ? et de liberté ? question d’autant plus difficile quand la personne est atteinte d’altérations cognitives, bien fréquentes à cet âge.
Comme dans d’autres domaines en gérontologie, les nouvelles organisations se révèlent un Janus à deux faces. Les nouvelles technologies avec les progrès du numérique peuvent être au service de plus d’autonomie et plus de liberté et ne peuvent t’elles pas être aussi, le facteur de contraintes et d’isolement ?
Une bonne filière gériatrique permet sûrement d’assurer des soins mieux adaptés, mais ne peut-elle pas aussi devenir un ghetto ?
Les gains remarquables en espérance de vie, nous mène à une concentration de la mortalité au très grand âge. Comment appliquer les lois sur la fin de vie dans la pratique quotidienne en gériatrie ?
Le regard que la société porte sur ce très âge est également ambigu avec une admiration de certains « grands sages » et une survalorisation de la jeunesse rejetant cette vieillesse « dépendante » que l’on ne veut voir. « Tous les hommes naissent libres et égaux et demeurent libres et égaux en droit » affirme la déclaration universelle des droits de l’homme reprise dans la constitution française. La qualité des citoyens ne devrait pas se perdre avec l’âge, mais le simple fait d’être vieux entraîne des formes de discrimination et d’injustice. « L’âgisme » comme tous les « ismes » racismes, sexismes, crée du rejet et de l’exclusion. Il y a des lois qui condamnent le racisme et le sexisme, il n’y en a pas contre l’âgisme. Comment bien vieillir dans cette société ?
L’éthique se construit par questionnement, discussion et débat. Les orateurs de cette journée sont des acteurs impliqués dans la démarche éthique et engagés dans une réflexion sur leurs pratiques.
C’est autour de ces questions qu’ils tenteront de répondre avec vous dans les débats animés autour de ce qui fonde notre engagement professionnel. Ces questions sur la dignité de chaque personne, quel que soit son âge et sur la qualité du lien qui la maintien en relation avec les autres, sont essentielles pour que notre société reste une société plus humaine et solidaire, plus libre, soucieuse de l’égalité et plus fraternelle.